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Que l’on soit yogi-ni débutant-e ou que l’on souhaite perfectionner sa pratique du yoga, il est utile de développer une connaissance fine de son corps. De nombreuses blessures peuvent ainsi être prévenues, notamment les entorses, tendinites et autres déchirures musculaires . Mieux encore, si vous vous familiarisez avec l’anatomie et la physiologie, vous augmenterez votre niveau d’attention afin que votre mental se pose davantage sur votre ressenti, c’est le chemin que propose la pratique yogique.

Quel est le but de ce chemin? En quoi la pratique du yoga se différencie-t-elle d’une pratique sportive?

En pratiquant le yoga on améliore la souplesse du système musculo- squelettique, on gagne alors en fluidité dans ses mouvements, le tonus musculaire profond se renforce également et tout particulièrement la sangle abdominale. On améliore aussi ses capacités cardio-respiratoires. Par la respiration consciente, le volume pulmonaire recruté est plus important, améliorant l’oxygénation de tout l’organisme.

Mais plus que de se réconcilier avec son corps, le yoga propose aux pratiquant-e-s une réconciliation de tout son “être”, mental et affect inclus. Un soi global, complet, sans séparation, comprenant les émotions, et mêmes les prétendues imperfections. Le but ultime du yoga est de nous amener par sa pratique régulière à un état accompli de réalisation de soi, ou en d’autres termes une harmonie, la simplicité, la paix du mental... Quel beau programme !

Le yoga est donc une complète philosophie de vie dont la finalité dépasse le niveau physique.

De nombreux sportifs aguerris pratiquent leur activité physique dans le but d’atteindre cet état de calme mental, ils se défoulent, évacuent leur stress. D’une certaine manière ils entrent ainsi dans des états méditatifs. Lorsqu’ils ne pensent plus à autre chose que l’instant présent, à travers leurs sensations, le travail des muscles, leur souffle se synchronisent dans le calme avec l’effort.

A l’opposé, le défi des yogis d’aujourd’hui est de dépasser l’attrait pour le yoga en tant que pratique sportive. Il est naturel d’être attiré par les bienfaîts physiques , indéniablement profitables, pourtant c’est dans la relaxation que réside le plus précieux des pouvoirs du yoga.

Mais loin de moi l’idée d’opposer les bienfaits physiques et psychiques, les deux plans sont liés, la détente de l’un bénéficie à celle de l’autre. La diminution du stress amenant un bien être global, il est naturel qu’en pratiquant le yoga notre attention s’affine pour observer ce lâcher prise dans notre corps et dans notre esprit.

Pourquoi et comment affiner notre attention ? Comment réagir face aux manifestations douloureuses ou désagréables ?

La concentration, Dharana en sanskrit, est le 6ème piller du yoga, elle consiste à concentrer toute son attention sur ses sensations. C’est poser une distance entre la sensation et l’impression que l’on en a.

C’est observer les organes des sens.

Parmi les 5 sens il y a le toucher, ce sens regroupe toutes les informations kinesthésiques que l’on peut ressentir:

1. Les sensations de contact , avec le sol, les différentes parties du corps qui se touchent.
2. Les sensations de positionnement : rotation des hanches, des épaules, flexions des coudes, des genoux etc...
3. Les sensations d’appui, la pesanteur, le poids sur les différentes articulations.

La connaissance de ses os, muscles et articulations peut donc être utile pour préciser ces notions et améliorer notre concentration.

En cas de douleur ou de sensation désagréable cette précision permettra d’identifier la structure concernée et d’adapter notre posture. On pourra aussi pendant la relaxation venir détendre cette zone et s’y concentrer pour faire lâcher éventuelles tensions.

Chaque douleur doit être perçue comme un signal qu’il faut interpréter selon un raisonnement basé à la fois sur :

1. Le ressenti dans l’instant: Est-ce une douleur soudaine ou progressive? à type de brûlure, de pincement? S’accompagne t- elle d’un mouvement réflexe, d’une émotion, d’une apnée...?
2. Et sur les connaissances acquises au long de la pratique ( l’anatomie, le juste alignement, la juste action musculaire), en se référant pour cela à l’enseignement de bons professeurs et en se documentant dans les ouvrages de référence. 

La localisation de la douleur est déjà une information importante :

1. Douleur sur un ligament (en regard d’une articulation, par exemple le genou): Relâcher la posture, ne poussez pas trop loin vos articulations au risque de les user précocement. 
2. Douleur sur un muscle (en regard d’un segment, par exemple la cuisse) : Rester dans la posture en gardant une respiration et un mental calme.

Le corps physique peut donc être un compagon plutôt qu’un outil sur le chemin de l’éveil.

B.K.S. Iyengar nous dit que “s’intéresser à l’anatomie, à la physiologie, à l’ouverture de notre conscience permet de faire du yoga une science capable d’integrer le corps, la respiration, le mental afin de comprendre les besoins propres à chaque personne.”

Le but serait de pouvoir être attentif à chaque cellule, d’observer à quel point l’équilibre est présent pour atteindre l’état contemplatif de Dhyana, 7ème pillier, la méditation.